Face à la page blanche, l'histoire de Pierre
« N’ai-je plus rien à raconter ? » gronde Pierre. Notre collègue expulse littéralement ce cri du cœur dans le groupe de codéveloppement. Ce moment est intense, il est suivi d’un long silence libérateur. Pierre vient à l’instant de lâcher prise, son interrogation est puissante.
Les consultants quant à eux connaissent leur partition et produisent, sous mon orchestration, des conseils que Pierre note maintenant scrupuleusement tandis qu’il reçoit en mode popcorn des idées, plus ou moins décalées. Sur son visage, les réactions… étonnement, réprobation, évaluation, jugement... Pierre couvre son cahier à spirales de petites vagues bleu clair. Mais soudain, il glisse son pouce le long de son stylo 4 couleurs pour souligner en rouge une proposition qui a commencé par une invite, une forme syntaxique d’usage en CODEV, « si j’étais toi Pierre… ».
Quand deux heures plus tard, la séance est arrivée à son terme, j’ai invité Pierre à communiquer au groupe si quelque chose avait évolué d’une quelconque manière, si ce cri du cœur était toujours le même. Alors, un tout petit sourire est apparu sur les lèvres de Pierre… « Qu’ai-je encore à raconter ? » nous a-t-il adressé cette fois avec une conviction qui s’est affirmée dans un hochement de tête.
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